SAM SZAFRAN

1986

Chère Roseline

Pour ta sculpture, mes codes de lecture sont essentiellement subjectifs et la manière dont j’ai tenté d’aborder ces sensations n’engage strictement que ma personne.

Cet éclaircissement étant établi et une fois dépassées ces premières émotions avec : références encyclopédiques, anecdotes et autres exégèses savantes, il reste un fantastique travail accompli au cours de ces dernières années.

Les « Musiciens » faisant corps avec leur instrument cinglent des accords dans le vide que prolongent « les Danseurs » happés par l’espace et comme suspendus au souffle d’une lévitation musicale.

J’espère que tu ne m’en voudras pas si j’ai plus particulièrement été passionné par l’originalité avec laquelle tu as su exprimer l’apesanteur dans le thème de tes danseurs et il ne fait aucun doute à mes yeux que l’apport de solutions nouvelles t’a permis de renouveler un thème que j’estimais à jamais définitivement éculé depuis Degas.

Aussi c’est sans vergogne si ma situation familiale me le permettait que je te demanderais ta main pour t’exprimer mon admiration et mon indéfectible amitié.

Bien à toi

Sam Szafran